Mire Formation Conseil

J’ai souvent entendu qu’il était préférable d’attendre que l’enfant ou l’adolescent pose les questions concernant la mort et le deuil. Sans remettre en doute les auteurs, j’ai toujours été convaincue que ce n’était pas approprié pour tous les enfants d’attendre qu’ils nous questionnent.

Mon premier deuil, je l’ai vécu à l’âge de 3 ans. Des morts dramatiques survenues lors d’un incendie. Je me souviens encore de certaines images, les cercueils et les pierres tombales. J’ai ensuite vécu un deuil significatif à l’âge de 13 ans.

Je n’ai jamais posé de questions à personne, mais je vivais une tempête d’émotions très changeantes. Je n’ai jamais montré que ce décès m’affectait. Étais-je si différente des autres pour ne pas en parler, j’étais pourtant entourée d’une famille très unie ? Eh bien non, le préadolescent ne parlera généralement pas de cette détresse ni des peurs qu’il a concernant la mort. Et l’enfant n’expliquera pas au parent le deuil qu’il vit.

Parler de la mort au quotidien

Il y a plus de 269 000 décès par année au Canada. Au Québec, c’est plus de 180 décès par jour. De ces décès dans la province de Québec, 9 personnes sont âgées de moins de 49 ans dont 2 enfants de moins de 10 ans.

Si vous connaissez un jeune qui vit ou a vécu un deuil, c’est aussi votre devoir de contribuer à l’accompagnement. Le proverbe d’origine africaine dit : « Ça prend tout un village pour élever un enfant ». Concernant le deuil, dans notre culture nord-américaine on pourrait appliquer le principe suivant : ça prend une famille, une communauté, une société pour accompagner une jeune vivant un deuil et pour briser le tabou entourant la mort.

Comment en parler

L’âge de l’enfant est important, notre langage doit être adapté bien sûr, mais ces 5 concepts doivent être expliqués.

  1. La mort est irréversible (il est mort pour toujours et ne reviendra jamais)
  2. C’est une fin absolue (arrêt de fonctionnement du corps, des fonctions vitales)
  3. Il y a une cause physique (et non provoqué par chicane ou pensées)
  4. Elle est inévitable pour tous les êtres vivants
  5. Elle appartient à un cycle biologique (ce ne sont pas que les méchants ou les plus faibles qui meurent)

Le deuil nous apprend que la mort existe, qu’elle fait partie de la vie, qu’elle peut survenir à tout instant. C’est une dure réalité qui laisse une marque invisible. La vie de l’enfant ou de l’adulte qui vivent la mort d’une personne aimée ne sera plus comme avant. Cependant, la vie peut continuer à être belle.

Mireille Guillemette inf.B.éd. et présidente de Mire Formation Conseil inc.

Ressources et publications
Deuil jeunesse : http://www.deuil-jeunesse.com/accueil

http://www.coupdepouce.com/mamans/6-12-ans/article/comment-parler-de-la-mort-avec-son-enfant
Un excellent texte de Josée Masson : https://rubanrose.org/renseignements-pratiques/diagnostic-enfants
Livre : Mort, mais pas dans mon coeur, Josée Masson, éd.Logiques, 2010.

Pour commander : adpcommandes@messageries-adp.com ou en version électronique sur archambault.ca .

Vidéo : Comment parler de la mort aux enfants https://www.youtube.com/watch?v=TCs2b_ZdKBs

Démence : les mythes et la réalité

Mythe : fausse croyance souvent basée sur une partie de réalité, partagée par plusieurs personnes. On multiplie cette croyance de bonne foi, car on est certain de sa véracité.

Je veux vous présenter l’état des connaissances mondiales actuelles sur les vrais facteurs de risque et de protection de la démence. Voir le tableau ci-dessous.

Ce sont, en majeure partie, les choix de vie que nous ferons qui influenceront notre état de santé.

Ce qui nous place à faible risque de développer une démence à un âge avancé :

  • Exercice
  • alimentation de type méditerranéenne
  • garder son cerveau actif
  • contrôle du diabète et de l’hypertension artérielle dépistage et traitement de la dépression
  • poids santé

Vous faites ainsi d’une pierre deux coups, car ce qui est bon pour votre cerveau est aussi bon pour votre santé cardio-vasculaire. En plus de diminuer votre risque de démence, vous diminuez votre risque d’AVC et de problèmes cardiaques.

Mireille Guillemette inf.B.éd., présidente et formatrice pour Mire Formation Conseil inc.

la-démence de type alzheimer

30 % des cas de troubles neurocognitifs majeurs (démence) auraient pu être évités avec les connaissances que l’on a actuellement.

À chaque battement cardiaque, 20 à 25% du sang nourrit le cerveau. Lorsque vous faites un travail de concentration importante, le cerveau utilise jusqu’à 50% de l’oxygène et des nutriments. Pour que le cerveau vieillisse bien, il doit être bien nourri et bien oxygéné. (http://www.alz.org/braintour/blood_vessels.asp)

J’entends souvent : « Dans cette famille, tout le monde est atteint de la maladie d’Alzheimer, c’est la génétique ». Pour plus de 95% des gens, la génétique est une fragilité plutôt qu’un gène défectueux transmis d’une génération à l’autre. Lorsqu’il s’agit d’un gène, la mutation est plus fréquente que la transmission de ce gène. Démence fronto temporale (très rare), Huntington et Alzheimer jeune (50 ans) proviennent plus souvent de l’héritage génétique.

ApoE, cette protéine « fragile » chez certaines personnes, augmente ou diminue le risque d’être atteint. En ce qui concerne l’apoE4, il est impossible de procéder à un dépistage, car le risque peut-être soit augmenté, soit diminué. L’ApoE3 n’affecte pas le risque. L’ApoE2 réduit le risque alors que l’ApoE1 l’augmente.

Voici les facteurs de risques reconnus mondialement:

  • Le principal facteur de risque non modifiable est : _____ (réponse à la fin du document).
  • Le 2e facteur de risque non modifiable est la génétique/ histoire familiale.

Facteurs de risque modifiables :

  • Diabète de type 1 et 2 diagnostiqué entre 20 et 79 ans / mal géré
  • Hypertension artérielle ayant débuté entre 40 et 60 ans / mal géré
  • Obésité, surtout abdominale
  • Tabagisme
  • Faible stimulation en bas âge
  • Sédentarité (***une activité physique qui réduit le risque = se sentir essoufflé 150 minutes/semaine)
  • Dépression, surtout après 65 ans(n’est pas encore compris, on sait par contre que la dépression avant 65 ans n’augmenterait pas le risque)

*** On croyait que le cerveau stoppait sa croissance à l’âge adulte. Les nouvelles recherches ont prouvé qu’après 12 mois d’exercice, on voit des changements biologiques : volume de l’hippocampe augmente, augmentation des connexions neurones, nouvelles synapses, augmentation de la mémoire, augmentation du volume total du cerveau. Il n’est jamais trop tard pour commencer ! (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21282661?dopt=Abstract)

 

CE QUI EST BON POUR VOTRE COEUR EST BON POUR VOTRE CERVEAU !

Conclusion : les choix de vie que l’on fait influencent notre risque beaucoup plus que le facteur génétique. Ça ne garantit pas qu’on ne sera pas atteint, mais ça nous place dans le groupe à faible risque.

Surveillez mon prochain article qui fera le point sur certains mythes reliés à la maladie d’Alzheimer, je vous parlerai aussi plus en détail de la dépression et de l’éducation.

Mireille Guillemette inf.B.éd., présidente et formatrice pour Mire Formation Conseil inc.

Principal facteur de risque : Âge

Le pouvoir de la musique pour les personnes atteintes de démence

Depuis 10 ans, au niveau mondial, les choses ont évolué de façon incroyable au niveau de la démence. La recherche, les soins, ainsi que l’objectif de devenir un monde ami des personnes atteintes rassemble les chercheurs et les intervenants de partout.

Nous en connaissons beaucoup plus, les facteurs de risques sont établis. À ce sujet, saviez-vous que 30% des cas peuvent être prévenus et évités. Les facteurs de risque modifiables sont : la stimulation et l’éducation reçue avant l’âge de 12 ans, la dépression, la sédentarité, HTA, obésité, tabagisme, hypercholestérolémie et diabète mal contrôlé.

La sédentarité augmente particulièrement le risque de démence de type Alzheimer, frontotemporale et vasculaire. Le cerveau utilisant une grande proportion des nutriments du sang, il a donc besoin d’un système cardiovasculaire en santé. L’activité physique est la meilleure façon de bien nourrir et oxygéner notre cerveau.

Heureusement, les soins ont aussi évolué. Il y a quelques années, nous utilisions la même approche et les mêmes médicaments pour la maladie d’Alzheimer et pour les maladies mentales. Nous savons maintenant qu’il s’agit de problématiques et d’atteintes extrêmement différentes.

Je vous invite à visionner ce vidéo d’une durée de 30 minutes. Il est en anglais, mais je vous assure que la langue n’est pas importante ici, car les images sont puissantes. Notre société est rendue là, nos milieux de soin doivent procéder à un tel virage.

Je vous invite à me partager vos commentaires à la suite du visionnement.

Mireille Guillemette inf. B.éd. présidente de Mire Formation Conseil inc. et formatrice clinique.

 

Maladie alzheimer

 

La maladie d’Alzheimer et les maladies touchant la mémoire

  • Présent et passé se confondent
  • La personne perd la maîtrise et la volonté de maîtrise.
  • Elle ne peut se protéger en niant ses émotions.

 

la-démence de type alzheimer

Le cognitif

70% est le pourcentage de cellules probablement déjà détruites lorsque l’on constate les symptômes de la maladie.

Toutes les explications qu’on peut être tenté de donner à la personne atteinte pour lui prouver, lui faire comprendre notre réalité sont plus qu’inefficaces. En effet, elles augmentent l’anxiété, car ne peuvent être comprises . Vous avez peut-être déjà tenté d’expliquer avec preuves à l’appui que c’est la nuit. Quel a été le résultat ? La personne atteinte de démence a mal réagi, elle s’est peut-être même fâchée contre vous malgré votre douceur. Dans tous les cas, vos explications et preuves n’ont pas été comprises.

La communication basée sur ce qui reste.

Une grande partie de la communication porte sur le non verbal. Quel est votre non verbal ?

Vous êtes très près du client, vous lui souriez, et vous approchez votre main pour détacher et baisser son pantalon ! Que voit-il? Comment peut-il interpréter ce geste ? «Non, non, non», et tente de vous éloigner ou encore de vous frapper si vous persistez. Par des gestes, dites plutôt que vous allez l’aider, et montrez-lui la toilette. Utilisez sa main sur la vôtre lorsque vous détachez la culotte, il aura l’impression qu’il le fait lui-même.

Le problème de la mémoire

La même question demandée encore et encore, comment garder le contrôle?

N’oubliez pas ce n’est pas vous qui avez un problème, c’est la personne atteinte de démence. Pour elle, c’est la première fois qu’elle vous la pose. Vous devez vous souvenir des ravages incroyables qui atteignent son cerveau, et du fait que ça ne guérira pas. Ensuite, prendre 3 respirations profondes.

«À quelle heure est la messe ?»

Cette question, mme vous la pose aux 5 minutes. Premièrement vous prenez une grande respiration si vous ressentez de l’impatience. Ensuite vous répondez encore sur un ton calme et doux «c’est demain» puis vous enchainez avec « j’ai une chanson en tête. Puis en chantant : «tous les amoureux du monde ont les yeux bleus …» mme se met à chanter avec vous ou à suivre le rythme. Le rythme ne meurt pas, cette section du cerveau est épargnée.

«On m’a volé mon portefeuille»

Réponse possible de votre part : «Je suis désolée que ça soit arrivé, je vais m’assurer qu’on surveille bien vos choses.» Et ce, même si son portefeuille est dans son bureau, elle ne le reconnait peut-être pas, ce n’est peut-être pas ce qu’elle cherche. Une explication de votre part serait incomprise.

Le passé et le présent se confondent

«Je veux retourner chez moi» . De quel chez-soi parle-t-elle? Le chez-soi où elle a grandi et la sécurité d’être avec son père et sa mère? On ne sait pas, mais ce que l’on connait sur la meilleure façon de calmer l’anxiété et le stress vécu à ce moment par la personne est d’entrer dans sa réalité avec amour et compassion. On peut essayer ceci : «Parlez-moi de votre maman», puis lorsque vous sentez l’anxiété diminuer vous déviez vers un autre point d’intérêt comme un chant, une collation, une activité dans un endroit calme.

Malgré les avancées concernant cette maladie, nous en connaissons encore bien peu. Il y a des types de démences et des stades. Il y aurait plusieurs types d’atteintes dans la MA et beaucoup de variations dans les stades. Bref, la personne est unique, vos interventions et votre approche doivent être personnalisées en travaillant avec ce qui reste plutôt qu’avec ce qui est définitivement détruit.

Vous êtes un agent de changement dans votre milieu. Vos interventions adaptées et simples au quotidien seront imitées par vos collègues. Vous aiderez énormément les familles en leur partageant vos connaissances, elles deviennent alors vos alliées.

Suggestion site web :
http://www.douglas.qc.ca/info/alzheimer
http://www.alzheimer.ca/fr

Suggestion vidéo :
Teepa Snow : https://www.youtube.com/watch?v=sUgPm8RMa48&index=1&list=PLeu1xlHHkFCU_k85X1xBwjzayVIzNB12R
Philippe Voyer : https://www.youtube.com/watch?v=qu4xkMOApUk&index=7&list=PLDeZyroxJyARWgFxiOKS3vJlPp72mu1qP

Maladie alzheimer

Ce mois-ci mon infolettre traite à nouveau de l’approche auprès des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et les démences apparentées.

J’ai lu un article fort intéressant expliquant l’importance de ne jamais argumenter. L’auteur, Teepa Snow, utilise l’acronyme BANGS. Cet aide mémoire rapide et simple peut être très utile au quotidien que l’on soit soignant, personnel de soutien d’un établissement ou membre de la famille de la personne atteinte.

Comme je ne me sentais pas la compétence nécessaire, j’ai demandé à Louise Simard traductrice et psychologue de traduire l’acrostiche anglais. Voici donc un aide mémoire, sous forme d’acrostiche, nous aidant à ne pas oublier que notre cerveau est intact, mais que celui de la personne malade est gravement atteint et que ça ne guérira malheureusement pas. Cette méthode permet de stopper rapidement un conflit qui mène trop souvent à de l’agressivité verbale et physique.

R pour Respirer
E pour Évaluer
A pour Accepter, être en Accord avec eux, Aller dans « leur » sens
L pour Lâcher prise, Laisser aller son ego
I pour Importance de communiquer, de s’entendre, de s’engager avec eux
T pour Toujours, Toujours éviter d’argumenter avec eux
E pour Exprimer que nous sommes désolés

Respirez : prenez 3 grandes respirations lentes. Cela permet de retrouver son calme, de demeurer patient, de se rappeler que ce n’est pas nous qui avons un problème (la maladie d’Alzheimer).

Évaluer : quelle est la cause de cette agitation ? La personne atteinte de démence me communique ici quelque chose. Il y a eu accumulation de stresseurs et/ou de périodes d’ennui, elle a faim ou soif, etc.

Accepter la réalité de l’autre, car la situation est bien réelle pour elle. Être en accord avec elle, donc ne jamais tenter d’argumenter ou d’expliquer, car la maladie fait qu’elle n’est plus en mesure d’analyser et de comprendre une explication. Aller dans «leur» sens veut dire entrer dans leur réalité. C’est la seule façon de pouvoir faire ensuite diversion vers un autre sujet ou point d’intérêt.

Lâcher-prise : toujours rester centré sur la personne et non sur la tâche que nous voulions accomplir avec elle. Lâcher prise, car nous n’avons pas à avoir raison, sa réalité est différente de la vôtre et c’est ainsi.

Importance de communiquer, quel que soit le degré d’atteinte de la maladie. La personne conserve toujours quelque chose. On doit faire avec ce qui reste. Le langage non verbal est compris même à un stade très avancé. Le rythme est aussi conservé. Dans une situation où la personne est fâchée ou agitée, placez-vous physiquement plus basse qu’elle. Lorsque vous êtes à un niveau inférieur physiquement, vous la laissez avoir raison, vous lui laissez du pouvoir sur les évènements. Ça fonctionne !

Toujours toujours éviter d’argumenter. Nous avons la possibilité et le devoir de changer certaines choses. Nous n’avons pas à avoir raison, surtout pas à les convaincre.

Exprimer que nous sommes désolés. Par exemple lorsque la personne est convaincue qu’elle s’est fait voler son chapelet : «Je suis désolé que cela vous soit arrivé. Je peux vous prêter le mien.»

Mireille Guillemette inf.B.éd, présidente de Mire Formation Conseil inc. et formatrice clinique.