La démence : un aide mémoire pour intervenir efficacement R-É-A-L-I-T-É
Ce mois-ci mon infolettre traite à nouveau de l’approche auprès des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et les démences apparentées.
J’ai lu un article fort intéressant expliquant l’importance de ne jamais argumenter. L’auteur, Teepa Snow, utilise l’acronyme BANGS. Cet aide mémoire rapide et simple peut être très utile au quotidien que l’on soit soignant, personnel de soutien d’un établissement ou membre de la famille de la personne atteinte.
Comme je ne me sentais pas la compétence nécessaire, j’ai demandé à Louise Simard traductrice et psychologue de traduire l’acrostiche anglais. Voici donc un aide mémoire, sous forme d’acrostiche, nous aidant à ne pas oublier que notre cerveau est intact, mais que celui de la personne malade est gravement atteint et que ça ne guérira malheureusement pas. Cette méthode permet de stopper rapidement un conflit qui mène trop souvent à de l’agressivité verbale et physique.
R pour Respirer
E pour Évaluer
A pour Accepter, être en Accord avec eux, Aller dans « leur » sens
L pour Lâcher prise, Laisser aller son ego
I pour Importance de communiquer, de s’entendre, de s’engager avec eux
T pour Toujours, Toujours éviter d’argumenter avec eux
E pour Exprimer que nous sommes désolés
Respirez : prenez 3 grandes respirations lentes. Cela permet de retrouver son calme, de demeurer patient, de se rappeler que ce n’est pas nous qui avons un problème (la maladie d’Alzheimer).
Évaluer : quelle est la cause de cette agitation ? La personne atteinte de démence me communique ici quelque chose. Il y a eu accumulation de stresseurs et/ou de périodes d’ennui, elle a faim ou soif, etc.
Accepter la réalité de l’autre, car la situation est bien réelle pour elle. Être en accord avec elle, donc ne jamais tenter d’argumenter ou d’expliquer, car la maladie fait qu’elle n’est plus en mesure d’analyser et de comprendre une explication. Aller dans «leur» sens veut dire entrer dans leur réalité. C’est la seule façon de pouvoir faire ensuite diversion vers un autre sujet ou point d’intérêt.
Lâcher-prise : toujours rester centré sur la personne et non sur la tâche que nous voulions accomplir avec elle. Lâcher prise, car nous n’avons pas à avoir raison, sa réalité est différente de la vôtre et c’est ainsi.
Importance de communiquer, quel que soit le degré d’atteinte de la maladie. La personne conserve toujours quelque chose. On doit faire avec ce qui reste. Le langage non verbal est compris même à un stade très avancé. Le rythme est aussi conservé. Dans une situation où la personne est fâchée ou agitée, placez-vous physiquement plus basse qu’elle. Lorsque vous êtes à un niveau inférieur physiquement, vous la laissez avoir raison, vous lui laissez du pouvoir sur les évènements. Ça fonctionne !
Toujours toujours éviter d’argumenter. Nous avons la possibilité et le devoir de changer certaines choses. Nous n’avons pas à avoir raison, surtout pas à les convaincre.
Exprimer que nous sommes désolés. Par exemple lorsque la personne est convaincue qu’elle s’est fait voler son chapelet : «Je suis désolé que cela vous soit arrivé. Je peux vous prêter le mien.»
–
Mireille Guillemette inf.B.éd, présidente de Mire Formation Conseil inc. et formatrice clinique.
–
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !