Annoncer un décès par suicide ou homicide : Comment le dire à l’enfant ?

Deuil et pertes multiples

«Une personne réalisant la fragilité la vie, saura aussi habituellement comment celle-ci est précieuse.»

Extrait de Mort, mais pas dans mon coeur, Guider le jeune en deuil, par Josée Masson.

Comment annoncer le décès d’un proche à un enfant ou un adolescent : faire l’annonce dans un endroit où il pourra réagir (pas dans une pièce pleine de gens). Dites-lui tout de façon simple et douce en allant droit au but . Vérifier ce qu’il a compris et les émotions que cela lui fait vivre. Enfin, précisez la vraie cause de la mort. (Ce sera toujours moins pire et moins macabre que ce qu’il s’imaginera). Même en cas de suicide ou d’homicide, lui dire et préciser le moyen utilisé (corde, couteau, arme, médicaments).

L’intensité du deuil ne dépend pas du type de mort (traumatique ou + tragique). Il y a cependant des deuils particuliers comme une disparition, un suicide ou deuils multiples lors d’une tragédie comme un accident ,qui compliqueront ou allongeront probablement le deuil. La façon dont la personne est décédé est un facteur important, il teinte les questions, réactions et perceptions nouvelles de la vie. Il est donc primordial que ce ne soit pas tabou et que l’enfant sache.

Avec la maladie et un pronostic évident, la mort peut être préparée. À l’annonce d’une maladie grave, tout doit être dit aux jeunes, le nom de la maladie, qu’est-ce que cette maladie, le tenir au courant de l’évolution. Prenez entente avec lui sur le fait que vous le mettrez au courant, bonne ou mauvaise nouvelle. Vivre la maladie ensemble c’est : lui parler de vos émotions, le rassurer, trouver du temps pour être avec lui, lui laisser des occasions et la possibilité d’accompagner la personne malade et parler de la mort lorsque la maladie s’aggrave. Vivre ensemble la maladie et la mort aidera à vivre le deuil ensemble.

Mort subite : lui expliquer ce qui c’est passé dans le corps. Lui répéter souvent et le rassurer sur le fait que ça ne leur arrivera pas. Il y a beaucoup de « si » et de culpabilité. On cherche souvent des coupables. Le jeune s’identifie souvent comme coupable.

Suicide : lui répéter que la personne a choisi de mourir, que c’est difficile à comprendre, ce n’est jamais de sa faute, ce n’est jamais acceptable et ne devrait pas être une option, il n’est en rien responsable. « Le suicide nait d’une intention, parfois suite de la dépression, ou d’un trouble mental en précisant bien que toutes les personnes dépressives ne se suicident pas. » Le jeune enfant a la pensée magique que la guérison ou la mort peut être provoquée par une pensée. Surtout entre 4 et 7 ans, il a tendance à croire que tout tourne autour de lui. Il croit avoir le pouvoir par la simple pensée de provoquer des évènements. Expliquer à nouveau le concept de mort (voir infolettre septembre 2017).

Mireille Guillemette inf.B.éd. et présidente de Mire Formation Conseil inc.

Ressources et publications

Deuil jeunesse : http://www.deuil-jeunesse.com/accueil

http://www.coupdepouce.com/mamans/6-12-ans/article/comment-parler-de-la-mort-avec-son-enfant

Un excellent texte de Josée Masson : https://rubanrose.org/renseignements-pratiques/diagnostic-enfants

Livre : Mort, mais pas dans mon coeur, Josée Masson, éd.Logiques, 2010.
Pour commander : adpcommandes@messageries-adp.com ou en version électronique sur archambault.ca .

Vidéo : Comment parler de la mort aux enfants https://www.youtube.com/watch?v=TCs2b_ZdKBs

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